Entretien avec Jean Miaille, photographe et Président de Phogima, antenne régionale de l’Union des Photographes Professionnels.
Que de chemin parcouru pour la photographie, entre la première image fixée par Nicéphore Niepce en 1826 et la démocratisation du numérique. De toutes les formes d’expression artistique, c’est peut-être celle qui a le plus séduit le grand public, entrainant des changements profonds dans la pratique professionnelle de la photographie et la revalorisation des métiers. Des métiers oui, car selon son activité principale, le photographe prend place dans l’une des nombreuses catégories de professionnels. On distingue aujourd’hui trois catégories majeures de photographes : l’artisan, l’auteur/artiste et le reporter photographe. Mais pas seulement. Par exemple, un photographe employé par l’armée a le statut de militaire, un autre appartenant au personnel de ministères ou d’administrations est fonctionnaire.
Aux secteurs d’activités, son régime fiscal et social. Au statut juridique, sa propre législation. Laissons de côté le salariat dont dépend entre autres le photojournalisme. En fonction de l’activité photographique, les cadres juridiques, fiscaux et sociaux ne sont donc pas les mêmes. Par conséquent, il est important pour un photographe indépendant qui s’installe, de bien définir les services qu’il propose pour adopter le statut adéquat*, déclarer son activité à l’organisme compétent** et s’assujettir ou s’affilier au Régime social dont il dépend***. Il n’est pas rare qu’un photographe cumule deux statuts, la gestion de sa fiscalité se compliquant sensiblement.
A ces questions s’ajoutent les préoccupations d’ordre juridique, en particulier celle du droit d’auteur sur lequel internet et le développement de la pratique amatrice ou semi-professionnelle ont flouté et même réinterprété la notion. C’est d’ailleurs LA grande question sur laquelle reposent toutes les autres.
Afin d’assurer la défense des droits des photographes et d’améliorer les conditions d’exercice de leur profession, il était donc indispensable de créer des associations et même des syndicats, qui en plus d’informer, ont pour mission de repenser la profession et d’octroyer divers avantages aux photographes indépendants.
Pour les artisans, les sociétés et les indépendants exerçant l’activité photographique à titre principal, il existe le GNPP.
Pour les auteurs et les photojournalistes, l’UPP est l’association la plus investie et engagée dans la promotion de la profession et la protection des droits des auteurs et des photojournalistes. Elle dispose de plusieurs délégations en Province, dont une dans le Nord Pas-de-Calais créée en 2004, et qui est devenue en 2011 une association à part entière affiliée toujours à l’UPP : Photographes et Gens d’images du Nord, PHOGIMA. Désireuse de réunir tous les acteurs régionaux de la photographie, Phogima agit pour le partage et la réflexion autour de l’image et principalement de la reconnaissance de l’acte créatif relatif à toute production photographique. Comme me l’explique son président, Jean Miaille, « La fonction première de Phogima est de promouvoir la photographie et de pilonner l’idée que toute photographie a un auteur et que tout auteur mérite le respect, qu’il soit professionnel ou amateur. De plus, nous souhaitons fédérer toutes les pratiques de la photo, qu’elles soient amatrices ou professionnelles. »
* On distingue trois statuts aujourd’hui, l’auteur, l’artisan et l’auto entrepreneur
** Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Urssaf…
*** Agessa, Maison des Artistes, RSI…).
Aux secteurs d’activités, son régime fiscal et social. Au statut juridique, sa propre législation. Laissons de côté le salariat dont dépend entre autres le photojournalisme. En fonction de l’activité photographique, les cadres juridiques, fiscaux et sociaux ne sont donc pas les mêmes. Par conséquent, il est important pour un photographe indépendant qui s’installe, de bien définir les services qu’il propose pour adopter le statut adéquat*, déclarer son activité à l’organisme compétent** et s’assujettir ou s’affilier au Régime social dont il dépend***. Il n’est pas rare qu’un photographe cumule deux statuts, la gestion de sa fiscalité se compliquant sensiblement.
A ces questions s’ajoutent les préoccupations d’ordre juridique, en particulier celle du droit d’auteur sur lequel internet et le développement de la pratique amatrice ou semi-professionnelle ont flouté et même réinterprété la notion. C’est d’ailleurs LA grande question sur laquelle reposent toutes les autres.
Afin d’assurer la défense des droits des photographes et d’améliorer les conditions d’exercice de leur profession, il était donc indispensable de créer des associations et même des syndicats, qui en plus d’informer, ont pour mission de repenser la profession et d’octroyer divers avantages aux photographes indépendants.
Pour les artisans, les sociétés et les indépendants exerçant l’activité photographique à titre principal, il existe le GNPP.
Pour les auteurs et les photojournalistes, l’UPP est l’association la plus investie et engagée dans la promotion de la profession et la protection des droits des auteurs et des photojournalistes. Elle dispose de plusieurs délégations en Province, dont une dans le Nord Pas-de-Calais créée en 2004, et qui est devenue en 2011 une association à part entière affiliée toujours à l’UPP : Photographes et Gens d’images du Nord, PHOGIMA. Désireuse de réunir tous les acteurs régionaux de la photographie, Phogima agit pour le partage et la réflexion autour de l’image et principalement de la reconnaissance de l’acte créatif relatif à toute production photographique. Comme me l’explique son président, Jean Miaille, « La fonction première de Phogima est de promouvoir la photographie et de pilonner l’idée que toute photographie a un auteur et que tout auteur mérite le respect, qu’il soit professionnel ou amateur. De plus, nous souhaitons fédérer toutes les pratiques de la photo, qu’elles soient amatrices ou professionnelles. »
* On distingue trois statuts aujourd’hui, l’auteur, l’artisan et l’auto entrepreneur
** Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Urssaf…
*** Agessa, Maison des Artistes, RSI…).
PHOGIMA, ou l’idée de réunir autour d’une structure, la diversité des pratiques photographiques
Etant affiliée à l’UPP, Phogima accompagne et conseille les photographes sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer avec les institutions ou leurs contrats. Mais le moteur de l’association, c’est la promotion de la photo d’auteur professionnelle. « Chaque photographe agit de son côté, et Phogima veut montrer qu’un photographe, pour ajouter de la valeur à ses images, doit être créatif. Même un photographe dont l’activité principale est le packshot, peut faire autre chose sur un terrain qui ne lui est pas coutumier. Et d’ailleurs, même en packshot, le photographe fait preuve de créativité puisqu’il choisit un certain type d’éclairage, opte pour un post traitement numérique particulier, etc. Je répète et ne répèterai jamais assez aux photographes, qu’il est important de cultiver leur propre personnalité photographique. Un client va faire appel à un photographe parce que le travail qu’il connait de lui correspond à ses attentes. Phogima souhaite montrer qu’il existe dans notre région des photographes professionnels qui sont créatifs. »
Et pour cela, l’association appelle les photographes à travailler autour d’un thème commun, et présente ensuite leur travail au public, sous la forme de projections. Il y en a eu à la Maison de la Photographie de Lille, mais aussi à la Maison Folie de Lomme, sous la configuration Spectacle-Photographie. « La première année nous avons réuni autour de l’évènement plus de 170 personnes, l’accueil positif du public nous a conforté dans l’idée que l’évènement pouvait être renouvelé, et c’est ainsi qu’en 2013 nous avons organisé, toujours en partenariat avec la Maison Beaulieu de Lomme, une projection sur le thème Ascenseur pour la photo, accompagnée du quartet Julien Marga. » Un appel à candidature pour 2014 vient d’être lancé sur le site de Phogima. Le thème cette année est No Limit, et tous les photographes sont invités dès à présent à envoyer leurs propositions à [email protected]
Et pour cela, l’association appelle les photographes à travailler autour d’un thème commun, et présente ensuite leur travail au public, sous la forme de projections. Il y en a eu à la Maison de la Photographie de Lille, mais aussi à la Maison Folie de Lomme, sous la configuration Spectacle-Photographie. « La première année nous avons réuni autour de l’évènement plus de 170 personnes, l’accueil positif du public nous a conforté dans l’idée que l’évènement pouvait être renouvelé, et c’est ainsi qu’en 2013 nous avons organisé, toujours en partenariat avec la Maison Beaulieu de Lomme, une projection sur le thème Ascenseur pour la photo, accompagnée du quartet Julien Marga. » Un appel à candidature pour 2014 vient d’être lancé sur le site de Phogima. Le thème cette année est No Limit, et tous les photographes sont invités dès à présent à envoyer leurs propositions à [email protected]
L’association intervient également lors de débats ou conférences, en invitant notamment des sociologues à réfléchir sur l’utilisation de la photographie dans notre société, ou encore sur la notion de droit d’auteur. Lors des portes ouvertes du Studio L’Entrepôt , était ainsi organisée une conférence suivi d’un débat animé par Jean Miaille sur le thème « le droit d’auteur, une vieillerie à liquider ? »
L’antenne du Nord de l’UPP est d’ailleurs à l’origine de la Charte de la photographie équitable établie en 2011, qui ramène à l’équité les producteurs et les utilisateurs d’images. Elle permet de faciliter les échanges autour de la cession des droits d’auteur pour l’utilisation et l’exploitation des images. La propriété intellectuelle des photographies n’est pas remise en cause puisque « le droit français n’autorise pas la vente de cette propriété, partant de l’idée que le créateur en restera toujours l’auteur ». Le photographe conserve la propriété de son image et l’utilisateur en possède l’usage global.
Les interventions de l’association s’inscrivent également dans une démarche informative, sinon éducative, en sensibilisant des étudiants en photographie, sur la législation de leur pratique et l’évolution de leur activité. Récemment, Jean Miaille est intervenu au lycée de Cambrai et au CFA de Tourcoing, et m’explique que « les écoles photo ne forment pas leurs étudiants aux difficultés sociales, fiscales et même juridiques de leur futur métier. Le CFA forme des artisans, or le métier d’artisan tel qu’il était il y a quelques années, n’est plus du tout le même aujourd’hui. »
L’antenne du Nord de l’UPP est d’ailleurs à l’origine de la Charte de la photographie équitable établie en 2011, qui ramène à l’équité les producteurs et les utilisateurs d’images. Elle permet de faciliter les échanges autour de la cession des droits d’auteur pour l’utilisation et l’exploitation des images. La propriété intellectuelle des photographies n’est pas remise en cause puisque « le droit français n’autorise pas la vente de cette propriété, partant de l’idée que le créateur en restera toujours l’auteur ». Le photographe conserve la propriété de son image et l’utilisateur en possède l’usage global.
Les interventions de l’association s’inscrivent également dans une démarche informative, sinon éducative, en sensibilisant des étudiants en photographie, sur la législation de leur pratique et l’évolution de leur activité. Récemment, Jean Miaille est intervenu au lycée de Cambrai et au CFA de Tourcoing, et m’explique que « les écoles photo ne forment pas leurs étudiants aux difficultés sociales, fiscales et même juridiques de leur futur métier. Le CFA forme des artisans, or le métier d’artisan tel qu’il était il y a quelques années, n’est plus du tout le même aujourd’hui. »
Autant d’actions et de réflexion autour de la photographie contemporaine font la force d’une structure comme Phogima. Vous l’aurez compris, l’association rayonne essentiellement sur la Métropole lilloise, mais paradoxalement, elle n’a que cinquante adhérents dans une région qui compte le plus de photographes (principalement des salariés). L’association souhaiterait se régionaliser davantage pour être présente sur tous les aspects de la photographie et pourquoi pas étendre son champs d’action à l’image animée, avec pour ambition, renforcer l’idée que la photographie est un travail de création. Souhaitons-lui que les différents acteurs de la vie publique et politique du Nord (Pas-de-Calais) auxquels Phogima expose son projet, soient sensibles à leurs préoccupations et leur volonté d’évoluer dans la sphère des arts numériques, dans laquelle Lille métropole s’inscrit depuis plusieurs années.
Liens utiles
Site de Phogima : http://www.phogima.fr/
Site de l'Union des Photographes Professionnels : http://www.upp-auteurs.fr/
Site du Groupement National de la Photographie Professionnelle : http://www.gnpp.com/
La charte de la photographie équitable : http://www.chartedelaphotographieequitable.fr/
Site de l'Union des Photographes Professionnels : http://www.upp-auteurs.fr/
Site du Groupement National de la Photographie Professionnelle : http://www.gnpp.com/
La charte de la photographie équitable : http://www.chartedelaphotographieequitable.fr/