Murmurations
Travail exposé à la galerie Bacqueville à Lille
Aucun visiteur de l'art-up n'a pu passer à côté des photographies d'Alain Delorme sans se sentir happer par la beauté de ses clichés, tout en s'interrogeant, au loin, sur la nature de cette nuée, et s'approcher enfin, assez près pour s'apercevoir que ce qu'il avait pris pour une envolée d'oiseaux, était en réalité celle de milliers de sacs plastiques.
Alain Delorme, c'est aussi la série Little Dolls que le Tripostal a exposé en 2008 lors de la 9ème édition des Transphotographiques. Je me rappelle qu'à l'époque, la technique, le traitement de l'image et l’interprétation du sujet m'avait totalement séduite. Se situant entre réalité "réelle" et "fabriquée", ces petites filles, figures stéréotypées aux yeux maquillés et au sourire figé, contraintes, guidées, manipulées par une main d'adulte présente sur chaque cliché, deviennent les objets publicitaires d'une société de consommation, où même l'enfance, pourtant synonyme d'innocence et de pureté, est malléable et modifiable selon nos souhaits.
Alain Delorme l'avait déjà compris en 2004, année durant laquelle il a entrepris ce travail autour de ces enfants-femmes, le traitement numérique de l'image est l'avenir de la photographie. Pour cette série tout particulièrement, cette technique prend tout son sens. Permettant d'esthétiser encore plus les modèles dans un décor aseptisé, ces photographies font référence à la fois à ces mannequins "retouchées", sublimées par le travail du numérique, à cette quête d'une jeunesse éternelle, et à la projection des parents dans leurs propres enfants.
Impossible d'échapper également à la référence des concours de beauté pour petites filles.
Aucun visiteur de l'art-up n'a pu passer à côté des photographies d'Alain Delorme sans se sentir happer par la beauté de ses clichés, tout en s'interrogeant, au loin, sur la nature de cette nuée, et s'approcher enfin, assez près pour s'apercevoir que ce qu'il avait pris pour une envolée d'oiseaux, était en réalité celle de milliers de sacs plastiques.
Alain Delorme, c'est aussi la série Little Dolls que le Tripostal a exposé en 2008 lors de la 9ème édition des Transphotographiques. Je me rappelle qu'à l'époque, la technique, le traitement de l'image et l’interprétation du sujet m'avait totalement séduite. Se situant entre réalité "réelle" et "fabriquée", ces petites filles, figures stéréotypées aux yeux maquillés et au sourire figé, contraintes, guidées, manipulées par une main d'adulte présente sur chaque cliché, deviennent les objets publicitaires d'une société de consommation, où même l'enfance, pourtant synonyme d'innocence et de pureté, est malléable et modifiable selon nos souhaits.
Alain Delorme l'avait déjà compris en 2004, année durant laquelle il a entrepris ce travail autour de ces enfants-femmes, le traitement numérique de l'image est l'avenir de la photographie. Pour cette série tout particulièrement, cette technique prend tout son sens. Permettant d'esthétiser encore plus les modèles dans un décor aseptisé, ces photographies font référence à la fois à ces mannequins "retouchées", sublimées par le travail du numérique, à cette quête d'une jeunesse éternelle, et à la projection des parents dans leurs propres enfants.
Impossible d'échapper également à la référence des concours de beauté pour petites filles.
J'ai découvert un peu plus tard (en 2012 à la Maison de la photographie) la série I am your fantasy de Marion Gronier, dont la démarche de mettre en parallèle les photographies des petites filles et de leurs mères, s'apparente à cette même idée que l'adulte projette ses fantasmes sur son enfant. Plus brute et se rattachant davantage à la photographie documentaire, le travail de Marion Gronier est différent de celui d'Alain Delorme dans son approche du sujet, mais les messages se rejoignent. Je vous invite à découvrir son travail en cliquant ici
Murmurations
Une très belle analyse du travail Murmurations, rédigée par Raphaële Bertho, est en ligne sur le site d'Alain Delorme. Découvrez-la en cliquant sur la bannière ci-dessous